top of page

New York, 2014

Atelier Grand format

Je propose une initiation à la photographie argentique pour un petit groupe d'enfants ou d'adultes. Le workshop peut se faire en deux jours. Le but de cet atelier est de faire découvrir aux jeunes générations ou re-découvrir aux adultes qui ont connu le support film argentique les méthodes efficaces pour concevoir sa photographie ou une brève série d'images photographiques. Cet Atelier vous propose de répondre à la question de l’image en tant que telle par la valorisation du film argentique. Il revient à poser la question du statut de la photographie au sein de l’univers numérique.

Le contexte

 

Nous faisons largement le constat qu’une vague numérique se répand sur presque tous les objets de consommation. Si jadis, poser nos initiales sur nos grille-pain nous paraissait le comble du mauvais goût, aujourd’hui, acquérir la dernière friteuse avec le Wifi embarqué nous paraît normal. C’est dire si l’influence digitale contamine en presque totalité nos objets quotidiens et notre univers mental. Le propre du numérique embarqué est qu’il se décline à ce qui pouvait y réchapper. Et la photographie argentique peut en partie y échapper à son tour.
L’essor des automatismes innombrables actuels que génèrent ces objets électroniques a presque fait tomber dans l'oubli la nécessité d’une conscience visuelle dans l’élaboration de la photographie en tant que telle. Revenir aux fondamentaux et à la lumière par un retour à la photographie sur film argentique me paraît profitable car ces automatismes techniques ont pris le pas sur une compréhension visuelle théorique de :
- la prise de vue
- la mesure de la lumière
- du temps de pose de l'obturation.

Nous parlerons du rapport photographie /peinture en reprenant l’idée de John Szarkowski, « L’œil du photographe », où pour lui, l’enjeu de la photographie, contrairement à la peinture, n'est pas une synthèse d'éléments hétéroclites mais une sélection d'éléments parmi d'autres formant directement une chose intégrale : une image directe. La peinture classique selon lui est définie par une synthèse comme concentration d’éléments hétéroclites. Chaque symbole renvoie à un monde et l’industrie informatique reprend un autre jeu de synthèses mais sous une forme démultipliée et automatisée. Ces deux principes de synthèse s’opposent à ce que l’auteur définit comme une « sélection ». Il rapporte le médium photographique à de la selection. L’appareil photo ne ferait que sélectionner une totalité d’un ensemble cadré, stable et direct dans sa mise en forme où il n’y a pas de montage comme en peinture. Le montage proposé par les logiciels d’images vous propose de reconstruire comme bon vous semble une synthèse d’éléments différents voire contradictoires, de par les multiples possibilités de retouches d'images proposées par l'industrie numérique. Alors que la photographie permet une sélection à partir d’un ensemble. Le pari paradoxal de la photographie argentique consisterait à ne faire qu'une seule photographie. Une photographie "prise" à partir du réel. On emploie ordinairement l'expression "prise de vue" pour désigner cette sélection qui se fait quasi instantanément. Travailler des photographies sur écran ne participe-t-il pas d’un gigantesque montage pictural de la synthèse numérique?

Revenir aux fondamentaux de la photographie rend accessible les notions sensibles de base liées au regard et à la vision directe du motif.  
Pour parvenir à cette fin, nous mettons en avant 5 notions photographiques essentielles :
- la chose en elle-même
- le détail
- le cadrage
- le temps
- le point de vue
... une compréhension chimique des matériaux en réaction à la lumière, rapidement passés en revue, et une lecture attentive des maîtres de la photographie au XIX ème et XX ème siècle.

Le Trapèze, Boulogne-Billancourt, Jean Nouvel, 2012

bottom of page